Bonjour à toutes et à tous ! Ou bonsoir, cela dépend de l’heure à laquelle vous lisez cet article…
J’ai décidé de donner la parole à d’autres écrivains et artistes en tout genre ! Il se trouve que j’ai une amie, Chloé, qui a écrit dernièrement un article très intéressant sur « Pourquoi écrire » et qu’elle m’a proposé de le publier ici afin qu’il soit lu ! Voici sa petite bio, parce que c’est important de savoir de qui on parle !
Chloé Faure, de son nom de plume, a 23 ans cette année. Elle suit des études de langues et de traduction littéraire qui l’ont amenée à faire des voyages et des rencontres qui nourrissent son imagination. N’ayant pas trouvé son genre de prédilection, elle en profite pour prendre plaisir à toucher à tout du bout de son clavier.
Après un deuxième cycle de guitare classique, un bac théâtre, une brève incursion dans la sphère des blogs BD et une douzaine d’années passées à écrire, elle se partage aujourd’hui entre la création de bijoux aux influences steampunk et gore (Facebook & Boutique), aux romans et nouvelles qu’elle achève et entreprend sans cesse (suivez aussi ce lien-là), et garde tant bien que mal du temps pour les gens qu’elle aime.
Ma très chère Chloé a donc écrit cet article sur l’écriture et je l’ai trouvé – pour ma part – très intéressant. C’est vrai, pourquoi écrire ? Je m’étais déjà posé la question dans un précédent article Sur quoi écrire ? mais, ici, le problème est abordé sous un autre angle et surtout avec une vision différente de la mienne. Elle y aborde aussi le thème de la publication que je n’ai pas eu encore le temps d’aborder. Je vous laisse lire et donner – à la fin – votre avis !
Pourquoi écrire ?
Si l’on veut se poser des questions sur son écriture, on commence souvent par essayer de définir la place que cela occupe dans notre vie. Beaucoup écrivent dans le but d’être publiés, mais ceux qui ont déjà eu un aperçu de la sphère de l’édition savent qu’ils ont probablement plus de chances de gagner à la loterie, même sans jouer, que de parvenir à vivre de leur plume durablement. Ce n’est pas nouveau : par le passé, la plupart des grands auteurs, quelle que soit leur époque, avaient un emploi alimentaire en-dehors de leur écriture. Malgré toutes nos nouvelles technologies qui nous permettent de partager autant des informations que du contenu culturel, le marché du livre fait de plus en plus la tête, et à moins d’écrire une série de best-sellers qui s’écoulent à des millions d’exemplaires partout dans le monde et sont adaptés au cinéma, l’auteur ne pourra pas quitter son travail alimentaire pour se consacrer pleinement à l’écriture.
Ainsi se pose la question : pourquoi écrire ? Écrit-on pour la gloire, dans l’attente du jour où son génie sera enfin reconnu ? Écrit-on par plaisir, parce qu’on aime coucher des mots sur le papier, parce que cela détend, parce que cela permet de s’évader d’une réalité trop ordinaire ? Écrit-on dans le but d’avoir un jour la satisfaction de tenir entre ses mains un volume relié qui sent bon la colle et l’encre, en sachant que cet objet, c’est notre bébé ?
La publication est-elle une fin en soi ? Pourquoi le serait-elle ? Après tout, quand on a passé des mois et des années à peaufiner une histoire parfaite, c’est une pratique tout à fait curieuse que de la lâcher dans la jungle des critiques qui n’en feront qu’une bouchée, de la soumettre à des éditeurs qui en diront de tout, pour au final recevoir une rémunération à peine égale à un mois de SMIC, dans le cas des plus chanceux.
Je pense qu’un auteur qui ne s’est jamais posé toutes ces questions, c’est quelqu’un qui a encore du chemin à parcourir. Et c’est pour moi quelque chose de positif ; je considère que l’écriture nous suit toute notre vie, si elle n’a plus de secrets pour nous dès le début, c’est un triste état de fait. Mais ces questions sont indispensables pour savoir où on va, où notre écriture nous emmène. Les réponses, par contre, ne sont pas nécessaires, car au cours de nos vies nous changeons en tant que personnes, nos goûts, nos traits de caractère peuvent évoluer, et ce sera aussi le cas de nos motivations.
Pour moi, écrire a toujours été une évidence. Pourtant, les dix premières années, j’étais mauvaise. Tant que je gardais mes écrits pour moi, comme un jardin secret, j’aimais beaucoup ce que je faisais, mais ces histoires ne résonnaient qu’en moi. Qui plus est, même si l’on sentait naître une petite plume, mes textes étaient globalement mauvais. Cela peut s’expliquer quand on sait que j’ai commencé à écrire à l’âge de dix ans, et pourtant, les années avaient beau passer, mes textes restaient passables, ils restaient un travail d’amateur peu éclairé. C’est lorsque j’ai commencé à prendre en compte le monde autour de moi, comme un puzzle dans lequel mes écrits devaient s’emboîter, que cela a changé.
Je me suis simplement arrêtée pour réfléchir, et je me suis demandé pourquoi j’écrivais. Selon les époques, selon la personne que j’étais à un moment donné, les réponses variaient.
Lorsque j’avais dix ans, j’écrivais parce que j’avais lu tous les livres possibles, je voulais lire quelque chose de nouveau qui me plairait, puis le faire publier, le faire partager au monde entier et en faire un film à gros budget.
Lorsque j’avais treize ans, au cœur d’une adolescence dont je ne voyais pas le bout, j’écrivais pour partager avec une amie le fantasme d’une vie d’adulte dont nous étions les héroïnes et dans laquelle les situations les plus angoissantes pouvaient toujours finir par tourner à notre avantage.
À l’âge de quinze ans, j’écrivais avec des amis, nous nous répondions pour écrire des textes à plusieurs mains, et je passais des heures avec eux à élaborer le squelette de nos histoires rocambolesques qu’il fallait à tout prix partager.
C’est à dix-sept ans que j’ai découvert la fanfiction, un monde où si l’on écrit quelque chose sur un couple populaire, des inconnus vous lisent vraiment. J’ai donc écrit pour être lue, puis très vite, pour que mes lecteurs ressentent le frisson d’une aventure bien menée, pour qu’ils aiment les personnages, pour qu’on continue à me dire que ma version de l’histoire était meilleure que l’original.
Il n’y a pas de mauvaise réponse à la question « pourquoi écrire ». Votre réponse est une bonne réponse, celle du voisin, radicalement différente, l’est aussi.
Moi, j’écris pour raconter des histoires.
C’est le dénominateur commun qui ne m’a pas lâchée pendant toutes ces années. Les histoires s’invitent dans ma tête, elles me hantent et me bercent à la fois. L’idée de départ, bien simple, devient plus complexe, et plus complexe encore. Les personnages deviennent des amis que je connais par cœur, ils s’invitent dans mon quotidien et je brûle d’envie de partager les histoires qu’ils me racontent avec d’autres, afin qu’elles puissent prendre vie dans l’imaginaire d’autres personnes, comme si peut-être, un jour, ces personnages et leur histoire pouvaient devenir réalité.
J’écris pour donner vie à ces fragments d’imagination. Ils ne se sont pas matérialisés comme par magie du jour au lendemain ; ils sont le produit de ma façon de voir le monde, de ma façon d’être et d’exister. Tout comme les rêves nous préparent parfois à affronter des situations angoissantes, ces histoires sont le fruit de mon rapport à ce qui m’entoure, et c’est une sagesse personnelle que je veux partager. Je serais incapable de déterminer précisément ce qui a inspiré chaque fragment de mes histoires. Tout ce que je sais, c’est qu’elles se bousculent dans ma tête, et ne demandent qu’à en sortir.
Alors j’écris. Je leur demande de prendre leur mal en patience, car je ne suis pas très rapide, et j’ai beaucoup d’autres choses à faire. Même si je cédais à leurs caprices, je ne pourrais pas physiquement écrire d’un coup ces quinze histoires qui m’assaillent en même temps. Alors je les range. Je les alimente petit à petit, lentement, mais sûrement. En parallèle, je leur chercher un foyer, je cherche la maison d’édition qui pourrait correspondre à cette nouvelle, ce roman, ce feuilleton. La maison d’édition qui pourrait m’aider à partager avec d’autres personnes les histoires fabuleuses que me racontent ces personnages et qui me font voyager, me bercent, m’enthousiasment et me font rêver.
L’écriture se fait dans la solitude, mais l’écrivain n’est pas un solitaire. Moi, j’écris pour partager.
Un beau témoignage, n’est-ce pas ? Personnellement, je me reconnais beaucoup là-dedans. Et vous qu’en pensez-vous ? Pourquoi écrivez-vous ?
16 comments
La réponse peut être multiple car il y a des personnes qui veulent juste écrire un livre (auto-biographie ou autre) pour laisser une trace de soi ou gloire mais ne veulent pas devenir un ou une écrivain(e) régulièrement, mais écrire peut être une passion, un travail, un métier et une vocation! Moi j’écris avant tout pour moi par plaisir et passion depuis mes 11 ans environ parce qu’en plus je suis une introvertie aimant la solitude, j’étais en plus timide je ne le suis plus mais je reste réservée et j’ai toujours préféré écrire à parler! J’écris pour m’exprimer, par plaisir, passion mais aussi pour inventer des histoires ayant une grande imagination ^^ par contre j’aimais pas lire avant c’était pas du tout les livres qui m’ont donné envie d’écrire! j’aime lire que depuis 2017 donc assez récent alors que j’adore écrire depuis mes 11 ans ^^ j’écris aussi pour apprendre à mieux me connaitre, en écrivant j’ai découvert des choses sur moi que je ne savais pas par ex je suis réservée, je ne suis pas extravertie, pas la blagueuse de service mais j’ai découvert que j’avais de l’humour en moi surtout ironique et sarcastique, je suis aussi sadique adorant les films et séries thriller et policier depuis petite haha et j’en lis depuis 2017 aussi et j’en écris aussi; j’écris aussi sur des psychopathes je suis sadique et je l’assume ^^ donc l’écriture est aussi un exutoire, un très bon exutoire, je libère mes frustrations et colère! Oui les psychopathes me fascinent mais pas dans le sens je veux faire comme eux mais dans le sens leur psychologie me fascine! J’ai été une détective dans une autre vie mais fonctionnant à l’instinct et je suis une psychopathe aussi même si je ne tue pas dans la vraie vie mais je peux me permettre de tuer en fiction ^^ Pour le partage bah en fait avant moi je ne ressentais pas du tout le besoin de partager mes écrits car j’écrivais avant tout pour moi mais j’en ressens maintenant le besoin pour certaines histoires dont je veux faire passer des messages, mes valeurs et je peux aussi faire passer mes pensées par le biais de mes personnages comme mes valeurs et j’adore cette frontière entre vrai de mes pensées et faux fiction, seule moi peut distinguer le vrai du faux de mes pensées et j’adore jouer avec cette frontière et comme ça je peux faire passer facilement mes pensées même les plus sombres, mes valeurs etc par le biais de la fiction et de mes personnages: Il y a des paroles dites par mes personnages même mes personnages psychopathes que j’aurai pu dire de vive voix de ma bouche et d’autres paroles qu’ils disent que c’est eux et pas moi mais seule moi peut faire cette distinction ^^ par contre je ne suis pas une fan de fanfiction j’en ai jamais lu, j’en ai écrit juste 2 mais pas du tout partagé ni mis en ligne et juste inspirée de 2 séries taiwanaises donc peu connus! Et j’ai oublié une chose: écrire c’est ma passion 1ère et je me suis rendue compte qu’écrire est ma vocation et aussi mon acte militante! je peux écrire toute ma vie ça c’est sûr car j’adore écrire que ça soit de la fiction comme écrire des dissertations, des analyses, des critiques de séries, films, livres, écrire des articles, écrire des manifestes, je me suis aussi un peu essayée au poème, j’adore écrire des nouvelles, j’ai déjà écrit le scénario d’une web série sans lire de manuels sur ça, en m’inspirant d’un de mes rêves la nuit pour l’histoire puis je l’ai écrite à mes 19 ans et j’ai été la réalisatrice, la caméraman de ce projet aussi, j’ai aussi fait le montage, cherché des acteurs amateurs bénévoles mais j’ai fini ce projet en faisant tout de A à Z et j’en suis fière ^^ j’ai toujours eu une grande imagination depuis petite, j’adore aussi raconter des histoires, j’ai déjà raconté de vive voix une histoire qui fait peur à mes cousines le tout en connaissant juste le début et pas la suite et en improvisant au fur et à mesure, je suis une écrivaine jardinière pas du tout organisée, structurée etc mais j’écris en freestyle ^^ et j’ai jamais connu le syndrome de la page blanche ni manque d’inspiration moi au contraire j’ai un trop plein d’idées et d’imaginations
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Pourquoi écrire ? Beaucoup de gens se posent la question ! Pour ma part, j’écris pour partager… Il n’y a rien de mieux que de mettre ses pensées par écrit ! Pour certains, écrire permet de s’évader, d’échapper à la réalité, se créer un monde meilleur… Pour d’autres, une sorte de thérapie, une façon de se respecter…
Je pense que quoi qu’on écrive, cela nous fait du bien. On laisse une trace, et on donne plus dans un livre quand dans la vie de tous les jours. C’est un moyen d’expression unique :)
Je suis bien d’accord avec toi :D
Merci pour ton commentaire ^^
[…] des hôtes de marque quand même ! Rappelez vous de l’article de Chloé Faure « Pourquoi écrire ? » daté de […]
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un joli témoignage !
Pourquoi écrire.
Évidemment, on serait tenté de répondre : pour soi, se faire plaisir.
Et c’est en grande partie vrai. Mais si on se croit un minimum de talent ( et si ce n’est pas le cas, j’imagine qu’on ne continue pas dans cette voie), c’est du gâchis de ne pas le partager. Que ce soit sur un blog, en publication papier ou mag, qu’importe, ce qui compte, c’est d’emporter l’assentiment, les critiques constructives, quoique ce soit qui prouve que ce qu’on écrit est … quoi ? Utile ? Réussi ? Abouti ?
Alors au final, même si on ne sait pas réellement pourquoi on ne peut pas s’empêcher d’écrire, ce qui compte, c’est que ça nous fasse plaisir.
N’est-ce pas ?
Et pour le talent… j’ai fait un article spécialement là-dessus justement xD
Mais quoi qu’il arrive oui, il faut se faire plaisir <3
Pourquoi écrire ? Pour méditer (à compte d’auteur) et accessoirement pour partager ma propre expérience quant à mon parcours, et histoire d’inciter les gens à ne plus rêver leur vie mais vivre leur(s) rêve(s), même et surtout si c’est parfois difficile… »militantisme passif », psychothérapie à peu de frais, élucubrations orchidoclastes d’une trans andropathe ? Peu importe, l’essentiel c’est de l’écrire, et puis ça passe le temps :)
Je suis tout à fait d’accord avec toi !
Pourquoi écrire ?
Bonne question…
Ma passion à la base, c’était pas l’écriture, j’en avais rien à faire, je voulais dessiner. Je me suis mis à l’écriture sur un coup de tête, après avoir perdu la foi en mon coup de crayon. A en crever de frustration… Mais de façon tout à fait inattendue, écrire m’a débloqué sur le dessin. C’était un jeu, je me suis vu progresser, et j’ai repris confiance en moi. Je me suis rappelé qu’à force de travail on arrive quelque part et que le voyage est bien plus important que la destination.
Alors j’écrivais parce que je ne dessinais plus… Et je n’écris plus trop, parce que je dessine à nouveau. Mon crayon et ma plume sont des vases communiquant.
Le dénominateur commun de ces deux activités, en fin de compte, c’est l’envie de raconter des histoires. C’est l’aspect plaisant de la chose, partager, faire vibrer son lecteur, le faire flipper, le dégoûter parfois, mais ne jamais le laisser froid. L’autre but, un peu plus trouble, c’est de m’exprimer, d’une façon détournée parce que je ne peux pas le faire directement. Bien sûr mes lecteurs ne savent pas ce qui est personnel et ce qui ne l’est pas, ils lisent une fiction. Parfois elle parle un peu de moi, la plupart du temps, non. Si elle est réussie, elle se passe d’explication.
Et on en vient au troisième objectif : écrire pour créer quelque chose qui tient debout tout seul, indépendamment de son auteur. Parce que si je n’avais pas envie de créer, d’avoir quelque chose tangible devant mes yeux, je me contenterais de rêvasser… ce que je fais beaucoup, aussi. ^^
Eh bien il y a quand même du positif là-dedans mon chou <3 Rêve, écris ou dessine, peu importe, moi j'aime ce que tu fais <3
Superbe texte ! C’est vrai que je m’y retrouve à beaucoup de moments. Mes personnages sont aussi des amis fidèles que je connais par cœur et j’adore en parler avec mon entourage comme s’ils existaient réellement. Et mes idées d’histoire, je les range dans un cahier à idées depuis l’âge de 12 ans. Lorsque je l’ai retrouvé il y a de cela quatre ans, j’ai vraiment été très émue. Et il est toujours d’actualité, j’y place toujours mes notes, rêves et envies ! Un très beau témoignage en tout cas qui me parle beaucoup.
Vanessa Dubaniewicz
ça fait plaisir de savoir qu’on partage tous plus ou moins le même avis ^^ Chloé sera très contente de savoir que son article a plu ! merci pour elle ^^