Bonjour à tous et à toutes !
C’est lundi, le jour des conseils d’écriture ! J’espère que vous êtes prêts, en tout cas cela fait longtemps que j’ai envie de vous proposer cet article, mais je ne trouvais pas 1/ le temps de l’écrire 2/ les mots pour dire ce que je voulais. Aujourd’hui, je me lance et je vous parler de la famille de vos personnages. Si vous avez suivi mes chroniques sur la création de personnage et notamment la Leçon 4 : faire une fiche personnage, vous savez que j’accorde une attention toute particulière à la famille.
Pourquoi est-ce si important ? La famille, c’est la première structure sociale à laquelle on est intégré (enfin… dans la plupart des cas). Après, il y a l’école. Qu’on aime ou pas sa famille, elle est là quoi qu’il arrive et nos relations avec les membres de notre famille sont importantes. On ne peut pas jeter à la poubelle sa famille. En règle générale, on a été élevé au sein d’une famille et c’est là que s’est construit notre personnalité. Vous connaissez la chanson : on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille.
Selon moi, il faut apprendre à créer ses personnages comme s’ils étaient de vraies personnes. Avec une histoire et une famille. Vos personnages sont nés quelque part, ont été élevés par quelqu’un et cela joue sur leur manière de penser, leur caractère et leur façon de gérer leur problèmes. Je ne dis pas que la famille de votre personnage va jouer dans toutes les histoires, mais ça peut être un élément important et surtout enrichir la personnalité de votre personnage, sa crédibilité et donc, le rendre plus attachant pour le lecteur.
Je vais essayer de vous présenter une manière (absolument pas unique et non-exhaustive) d’aborder le problème et de créer un personnage et sa famille.
Les membres
J’ai une amie qui vous dirait « la base, quoi » . Elle a raison, faire la liste des membres de la famille, c’est la base. Personnellement, les informations que je note en premier sont : prénom, nom, âge, métier (et éventuellement une caractéristique supplémentaire en fonction de mon histoire). C’est à ce niveau que vous devez décider du niveau de détails dont vous allez avoir besoin. Est-ce que vous allez vous en tenir à parents/frères et sœurs/grands-parents ou allez-vous vous étendre jusqu’aux oncles, tantes et cousins, ou remonter plus loin dans l’arbre ? Je pense que le minimum.
Tout dépend de votre personnage. S’il appartient à la haute noblesse de Tralalaland, peut-être est-il nécessaire de prendre le temps d’inventer de nombreux cousins et de détailler l’arbre généalogique sur 4 ou 5 générations. Alors que si vous raconter l’histoire de Juliette au lycée Marie Curie, alors tenez-vous en aux parents, les éventuels frères et sœurs, les grands-parents encore en vie et pourquoi pas une cousine garce ou un cousin sympa. Quoi qu’il en soit, prenez le temps de faire une petite liste et de réfléchir cinq minutes.
Peut-être allez-vous trouver cette étape ennuyante au possible, mais je connais des personnes qui adorent créer des trames familiales complexes, avec 7 ou 8 cousins quand bien même ils ne serviraient absolument pas dans l’histoire. Encore que sur ce point-là, ça se discute. Tout finit toujours par servir, même si les liens ne sont pas évidents.
Les histoires individuelles
Les personnages secondaires (tertiaires… ?) ont droit à leur histoire ! Bien sûr, vous n’allez pas la développer comme celle de vos personnages principaux, mais il est toujours bon de savoir de qui on parle. Demandez-vous quelle peut être la vie de ces personnages, si importants dans l’univers de votre héros. Et comment cette vie impacte celle de votre héros.
Les caractères
Vous n’avez pas forcément besoin de grand chose, mais essayer de rassembler quelques adjectifs pour décrire chaque membre de la famille, ça vous aidera énormément lorsque vous passerez à la partie relationnelle.
Les attentes des uns et des autres
Pourquoi pas donner à chaque personnage un but ? Papa veut monter une entreprise de vente de cupcakes, la petite sœur veut devenir médecin et le cousin sympa danseur, mais il a peur que Tonton dise que c’est « pour les gonzesses » . Personnellement, je ne fais pas ça à chaque fois, mais ça peut être une piste de réflexion comme une autre.
Les relations
Les caractères, les histoires individuelles, les désirs de chacun… tout ça nourrit les relations entre vos différents personnages. Vous êtes d’accord que votre héros ne se comportera pas de la même manière s’il est en froid avec sa sœur, ou si au contraire il vit avec son frère chéri, ou s’il vit accroché à sa grand-mère au point de délaisser sa petite amie.
Les amitiés
Commençons par le positif ! Essayez de voir quelles sont les membres de la famille qui peuvent être amis. Parce que quoi qu’on en dise, ce n’est pas juste le partage de gènes qui rend les gens proches (oui, c’est pas parce qu’on est dans un roman qu’on est chez les bisounours) (sauf si vous écrivez une fanficiton avec des bisounours, bien sûr). Peut-être que cela vous servira de savoir que votre héros a une cousine dont il est très proche et qui est une hackeuse de génie. On ne sait jamais, peut-être qu’il aura besoin de s’infiltrer dans la tour du méchant pour lui refaire le portrait façon puzzle ! Il faut toujours être prévoyant.
Les tensions
Ma partie préférée… Les rivalités, les jalousies, les divorces, les escroqueries… Tout ça fera un merveilleux background, nécessaire à l’épanouissement de votre personnage principal. Quand on est proche, c’est tellement facile de se détester. Et surtout, difficile de couper réellement les ponts, il y aura toujours un Noël pour réunir tout le monde.
La fréquence des rencontres
De tout ce que j’ai cité ci-dessus découle souvent un rythme de fréquentation. Est-ce que les personnes de cette famille se voient une fois par moi ? Une fois par an ? Ça peut être important pour votre récit. Si la Mamie adoré de votre héros habite à deux pâtés de maison, il y a des chances pour qu’il ne la voit pas d’à Noël, et donc peut-être qu’il peut être intéressant de l’intégrer à votre histoire (elle pourrait être en possession de la 12e statuette de Gzarolbak par exemple…). Plutôt que d’inventer constamment de nouveaux personnages pour mener telle ou telle action, il peut être judicieux de se servir du background du personnage principal.
Ces petits bonus qui…
… font toute la différence. En fait, c’est peut-être ça, le plus important. Laissez-moi vous expliquer.
L’argent et la politique
Ai-je réellement besoin de développer ? Tout le monde sait ça, l’argent et la politique, c’est sans doute ce qui créent les pires relations. Il suffit d’un décès pour que votre personnage principal se retrouve au milieu d’une sale querelle d’héritage. La politique aussi est source de disputes, quand on n’a pas les mêmes opinions, cela va sans dire (encore que… ça se discute). Pour peu que vous écrivez un roman avec comme fond les hautes sphères de la société ancienne ou moderne, vous pouvez avoir de la matière ! Et par conséquent, de bonnes excuses pour mettre des cadavres dans les placards.
Les secrets
Voilà quelque chose qui peut détruire le petit univers confortable de votre héros ! Les secrets… Toutes les familles n’en ont pas forcément, mais avouez que dans une histoire, c’est plus amusant s’il y en a. Des tromperies, des morts, des chantages… Les possibilités sont nombreuses. A consommer avec modération.
Et vous ?
Quelle importance accordez-vous à la famille de vos personnages principaux ? L’utilisez-vous souvent pour des ressorts scénaristiques ? Avez-vous déjà créé une grande famille à la Game of Thrones ? Y a-t-il quelque chose que j’aurais oublié ? N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience via les commentaires.
11 comments
En fonction de mes histoires, la place de la famille des personnages principaux y est plus ou moins importante mais c’est vrai que j’ai tendance à la négliger quand aucun membre de la famille du héros n’est au cœur de l’histoire… alors que je sais que c’est important de travailler même ce qui n’apparaîtra pas forcément dans le récit ! Pour le coup d’une « famille à la Game of Thrones », je m’y suis attaqué quand j’ai dû travailler le passé du roi de mon projet heroic-fantasy et bordel que c’est compliqué ! Entre complots des familles nobles rivales, les mariages intéressés entres elles et les histoires qui remontent sur six générations en amont, je pourrais en faire un bouquin entier alors même que c’est juste un élément du background ! (C’est mon problème de vouloir le creuser toujours plus d’ailleurs !)
Voilà encore un article vraiment complet qui est né de ta plume ! Merci pour le partage ! C’est vrai que parfois on oublie l’importance de l’argent et de la politique dans une famille… Ce n’est pas parce qu’on a le même sang que l’on partage les mêmes opinions, loin de là ! Cet article m’a rafraîchi la mémoire sur ce point et vient de m’ouvrir un horizon auquel je n’avais pas du tout pensé (ou plutôt que je n’avais plus pensé) ! Cela me donne pleins d’idées que je vais m’empresser de noter !
Merci encore !
Ooks.
De rien, c’est un plaisir, j’avais envie de partager ce que j’avais fini par établir à force d’écrire ^^
Merci pour ce blog que je découvre aujourd’hui. Je suis persuadé que vos conseils me seront très précieux.
De rien, je suis heureuse de voir que vous appréciez ^^
Article très intéressant, comme toujours ;)
Au fil de ton blog, je découvre à quel point je suis bordélique et intuitive et pas du tout organisée :P
Merci ! Oh ce n’est pas grave d’être bordélique, tant que tu t’y retrouves toi :p
La famille, oui c’est important dans mes récits. D’ailleurs, comme tu le dit, c’est souvent là qu’on va trouver les pires/les meilleurs secrets, ceux qui vont nous donner la base de notre intrigue !
Je pense aussi qu’on peut utiliser le même schéma pour tous les personnages secondaires (amitié, fréquences des rencontres, etc.).
:-)
Merci pour ton commentaire ^^ C’est cool les affaires familiales :P
« Personnellement, les informations que je note en premier sont : prénom, nom, âge, métier » => Je dérive, mais le fait de mettre le métier au même niveau que nom/prénom/âge (et je le fais aussi, c’est juste une remarque soudaine ^^) me lance dans toute une réflexion autour de l’importance du métier au regard de la société, et de sa répercussion sur l’identité que l’on veut donner aux personnages. Par exemple, on veut créer un personnage intelligent et bosseur, on aurait tendance à lui donner un métier « réputé » style médecin ou avocat.
Par extension, ça me lance aussi dans une réflexion sur la construction identitaire dans la vraie vie. Mais je pense trop XD
Bref, article intéressant, comme toujours ^^ J’ajouterai qu’après, avoir les relations, c’est une chose, mais encore faut-il parvenir à doser savamment son effet pour rendre les personnages et les actions crédibles. Hier soir, je travaillais sur un passage où mon héroïne découvre jusqu’où sa tante était prête à aller pour se venger de sa mère, et ce n’est pas si évident de rendre ça crédible.^^
ah oui c’est sûr que ça en dit long ^^’ mais mise de rien, c’est assez important, c’est une grande part de notre vie, notre métier ! On y passe suffisamment d’heures par semaine x)