Bonjour à tous et à toutes !
Aujourd’hui, parlons un peu de l’importance du bêta-lecteur. Certains sous-estiment son utilité, voire pensent ne pas en avoir besoin, à tort. Le bêta-lecteur est primordial quand on écrit un roman, une nouvelle, etc, car il va émettre une critique constructive du texte et donc aider l’auteur à le retravailler.
Peut-être ai-je déjà perdu certains lecteurs du blog ? Pas de panique, bien évidemment je vais expliquer ce qu’est un bêta-lecteur pour ceux qui ignoraient ce terme jusqu’à présent ! Ensuite je parlerai de la différence entre le bêta-lecteur et le correcteur (ce ne sera que mon avis personnel, absolument pas à vocation universelle). Puis j’aborderai mes attentes en matière de bêta-lecture en tant qu’auteur, la question très difficile du choix du bêta-lecteur. Je terminerai par quelques conseils pour les bêta-lecteurs potentiels.
Ces petits conseils s’appliqueront autant à l’écriture de textes dits originaux (100% inventés par votre cerveau) ou de fanfictions.
Allez, c’est parti !
C’est quoi un bêta-lecteur ?
Revenons à la définition et à l’origine de ce terme. Je parle de bêta-lecteur, mais le mot d’origine (et parfois employés couramment) est « bêta-reader » . Vous l’aurez compris, c’est un nom anglais à la base. On peut se douter qu’il s’agit d’un lecteur (et pas d’Hannibal Lecter…). Pourquoi bêta ? Le suffixe bêta, c’est l’idée d’une première version, d’un brouillon. On parle couramment de la version bêta (test) d’un logiciel, la bêta d’un jeu-vidéo, la bêta d’une application mobile. Eh bien là, on est face à la bêta d’un livre.
Le bêta-lecteur est donc la personne qui va lire la version bêta de votre roman (ou de votre nouvelle, votre pièce de théâtre, etc), et accessoirement la critiquer de manière constructive. Le bêta-lecteur, c’est le testeur, celui qui va pouvoir pointer du doigt les bugs de programmation (restons dans la métaphore jeu-vidéo). Vous avez compris l’idée ?
Bêta-lecteur ou correcteur ?
On confond parfois le bêta-lecteur avec un correcteur. Ces deux rôles sont, à mon sens, radicalement différents. Le bêta-lecteur va s’attacher au fond de l’histoire, à l’intrigue, au développement des personnages. Alors que le correcteur va se concentrer sur la forme : les phrases mal dites, les fautes d’orthographe, de conjugaison, de grammaire, de syntaxe… Le correcteur se retrouve parfois à faire également des remarques de fond, mais de ce que j’ai pu comprendre des témoignages d’amies correctrices, ce n’est pas ce qu’on leur demande.
La bêta-lecture intervient au tout début du processus d’écriture. Après le premier jet (c’est mieux de présenter un truc fini à la lecture, en théorie…),
Le travail de bêta-lecteur intervient AVANT celui du correcteur. Cela ne sert strictement à rien de faire la correction orthographique, syntaxique, etc. si après on se rend compte qu’on va réécrire la moitié du roman. Je trouve que c’est un véritable manque de respect envers le correcteur. Même si corriger des textes, c’est sa passion, je doute que cela fasse plaisir à qui que ce soit de savoir que le fruit de son travail a fini à la poubelle par manque d’organisation.
Le bêta-lecteur et le correcteur peuvent tout à fait être la même personne ! Mais vous pouvez tout aussi bien avoir deux bêta-lecteurs et un correcteur, un bêta-lecteur et un correcteur… Comme ce n’est pas vraiment le même travail, certaines personnes vont avoir envie de ne faire seulement de la bêta-lecture ou uniquement de la correction. Par exemple, je préfère ne faire que de la bêta-lecture, c’est mon choix (comme l’émission ! vous vous souvenez ?).
Ce que j’attends de mon bêta-lecteur
Ici, je vais me la jouer Narcisse et parler de ma petite personne. Car chaque auteur est différent et attend donc des choses différentes de son bêta-lecteur. Voici donc en vrac ce que je demande à mon bêta (ou ce que je suis susceptible de demander) :
Critiquer la cohérence du récit, des personnages, de leurs réactions. Repérer les incohérences (exemple : un personnage change de prénom entre deux chapitres). Me faire remarquer les baisses de rythme dans l’action, ou les accélérations malvenues. Être capable de me dire « tout le passage ici est inutile » voire même « les 3 chapitres là, ils servent à rien » . Repérer les personnages qui ne servent à rien, les personnages qui disparaissent alors qu’ils auraient pu être réutiliser, les personnages qui évoluent de manière étranges et se contredisent. Juger de la crédibilité du récit dans son ensemble.
Après, ça dépend du texte, ça dépend de la personne, ça dépend de ce qu’on a mangé le midi…
Faut-il écouter son bêta-lecteur ?
Oui. Et non. Ça dépend. En général, si vous avez bien choisi votre bêta (cf. le point suivant), vous pouvez lui faire un minimum confiance. Mais vous pouvez aussi – dans le doute – demander l’avis d’une tierce personne. Ou prendre le temps de réfléchir, surtout quand vous devez effectuer une modification conséquente. Vous n’êtes obligés de rien. Mais si vous ne prenez en compte aucune remarque de votre bêta-lecteur (pourtant bien choisi !), vous avez peut-être un petit problème d’ego.
Qui choisir en bêta-lecteur ?
Une question assez délicate. Il existe sur Internet des plateformes spécialisées pour trouver des bêta-lecteurs. Certaines gratuites et d’autres payantes. Sur les forums d’écriture, vous pouvez également poster des petites annonces dans des catégories prévues à cet effet afin de trouver une bonne âme pour vous bêtater (je bêtate, tu bêtates… oui c’est aussi un verbe !). Le risque est de tomber sur un mauvais bêta ou un bêta qui fera un travail qui ne correspondra pas à vos attentes. C’est ça d’engager des inconnus…
Personnellement, je préfère la technique du Chat Botté qui consiste à faire les yeux doux à un ami lecteur ou écrivain. En général, on connait un minimum ses amis, assez pour savoir si l’histoire ne va pas les endormir et s’ils sont capables de faire ce que vous demandez. Il faut avoir de gentils amis (ou des bonnes poires) prêts à donner de leur temps (et donc de leur argent !) pour vous beaux yeux. L’avantage avec les amis écrivains, c’est que vous pouvez faire un échange de bons procédés : je bêtate ton roman et tu bêtates le mien. De cette manière, pas d’exploitation. En tout cas, il vous faut trouver quelqu’un d’honnête.
Quoi qu’il en soit, je pense qu’il peut être judicieux de tester l’alchimie entre auteur et bêta-lecteur autour d’un texte court avant de signer tous les deux un contrat à vie avec du sang.
Être un bon bêta-lecteur
Je pense que la meilleure chose à faire, quand on accepte d’être bêta-lecteur, c’est de demander précisément à l’auteur ce qu’il attend de vous. Quitte à paraître un peu relou et à poser plein de questions. C’est important car ce que va vous dire l’auteur va orienter votre travail.
Par exemple, je peux demander à quelqu’un de regarder en détails la construction du récit, si l’intrigue n’avance pas trop vite ou trop lentement, si les rebondissements sont intéressants, parce que je doute un peu de ma capacité dans ce domaine ou que j’ai conscience de la faiblesse de mon récit avant bêta-lecture. Il m’est aussi arrivé de dire à mes bêta : ne regarde pas les fautes, tu t’en fous, ne perds pas ton temps à corriger quand c’est mal dit ou que la conjugaison est foireuse, je verrais ça plus tard. Et ça fait du travail en moins pour le petit bêta !
Il faut aussi connaître un peu la susceptibilité de l’auteur. Je ne dis pas qu’il faut se taire et ne montrer que le positif si un auteur est très susceptible, mais peut-être que vous pouvez enrober un peu vos critiques pour qu’elles passent mieux. Parce que le risque, c’est que l’auteur vexé et en larmes mette votre bêta à la poubelle, résultat vous aurez travaillé pour rien.
Si vous voulez en savoir plus sur les bêta-lecteurs ou avoir un autre regard, je vous conseille cet article d’Espaces Comprises ou celui-ci de Tintamar(r)e. Dans cet atelier d’écriture, Bernard Werber parle également de bêta-lecture (entre autres).
Et vous ?
Avez-vous déjà été bêta-lecteur ? Avez-vous l’habitude de prendre un bêta-lecteur ? Qu’attendez-vous de votre bêta ? Comment le choisissez-vous ? Avez-vous des conseils à partager en matière de bêta ? N’hésitez pas à parler de tout ça dans les commentaires ! Si vous avez de bons liens vers des articles sur la bêta-lecture, vous pouvez aussi les partager avec nous !
23 comments
Mais alors… A quoi servent les critiques ?
Enfin, tu voies ? Les personnes qui critiquent (bouh, je m’embrouille !) ? Peut-on les considérer comme des bêta-lecteurs ?
Ou est-ce une variante ? Ou alors, j’ai rien compris à la vie… C’est triste.
Je vais chercher sur internet, mais comme tu expliques bien (j’aimerais bien écrire de façon fluide comme ça !), je repasserais pour voir si tu as répondu à ce commentaire.
Bon courage à toi ~
Les critiques en générale arrivent une fois que le produit est fini/en ligne/édité ^^ un Bêta lecteur, il a la version un peu non corrigé :)
Merci pour cet éclairage! Jusqu’à maintenant, mes premiers livres publiés étaient de petits romans pour enfants. J’avais demandé l’avis de 3 proches et de 2 enfants (enfants d’amis, lesquels étaient chargés de vérifier si l’enfant avait compris, s’il n’avait pas décroché, quels passages il avait préférés ou moins aimés…) Par contre, aujourd’hui je me lance dans mon premier roman, et là je pense avoir recours à un bêta lecteur qui ne fasse pas partie de mon entourage immédiat. Les conseils lus ici m’aident à cerner ma demande, j’espère trouver grâce à des petites annonces. Je viens de lire le post de MADDIE qui cherchait à être bêta lectrice. Si c’est toujours d’actualité, je suis intéressée!
bonjour,
mes amies ont tendances à me demander de faire la bêta lecture de leurs roman. J’avoue mélanger le bêta et le correcteur je fais les 2 en même temps.
Je souhaiterais avoir comme mathilde quelques conseils à ce sujet.
Je vous en remercie
Bonjour je ne sais pas si je m’adresse au bon endroit..Mais bon tant pis j’essaie.
Voilà j’aimerais bien me proposer comme bêta lecteur, auriez vous des conseils et des adresses pour me lancer ?
Merci de votre aide.
J’ai la chance d’avoir des bêtas-lecteurs attentifs, honnêtes et de bons conseils, c’est important d’avoir un avis extérieur sur son travail. Les proches ne sont pas toujours objectifs, malheureusement…
À bientôt !
Je plussoie totalement ;)
Hello, comme tu as raison de parler de l’importance de la bêta-lecture ! Un texte gagne tellement à être bêta-lu puis retravaillé avec ce nouvel éclairage. Je fais partie d’un collectif de bêta-lecture SFFF (forum Cocylics) et la bêta lecture m’a aidée à mieux écrire : c’est ça le top, en bêta-lisant on s’améliore ! Bien sûr le BL fait des critiques objectives avec des explications, mais il est bon aussi de souligner ce qui va afin que lorsqu’on remanie un passage, on garde aussi ce qui allait. Et puis c’est important pour le moral de l’auteur qui reçoit la BL ^^
Merci pour ton commentaire ^^ Oui c’est bien de penser au moral de l’auteur, c’est sûr x)
Le plagiat. Je pourrais vous en parler. Mais vous ne me croiriez pas. Alors ?
C’est bien là-dessus que compte le plagieur.
De cà, en… 1989 ?…. Le manus envoyé chez plusieurs éditeurs. Sommeil. Un type passe à la télé qui se pavanait. J’en avais des frissons partout. Je rapatrie tous les exemplaires… Long sommeil. Je viens de publier le roman : CIARANA en auto édition, enfin. Je n’ai jamais voulu lire le livre du plagieur : il n’aurait plus manquer que je lui fasse gagner 1 ou 2 euros !
Brrrr je suis désolée que ce soit arrivé ! Franchement, il y a vraiment des gnes sans gêne…
Bonne continuation quand même ;)
On conseille aux auteurs débutants de protéger les textes contre les plagieurs. Par exemple, envoyer le texte à la Bibliothèque Nationale. On bien se l’envoyer par la poste sans ouvrir le paquet.
Ensuite découverte du plagieur : on fait quoi ? Porter plainte, justice, procès, ça devient tellement difficile qu’on laisse tomber. C’est là-dessus que compte le plagieur. Et si, de surcroit, c’est quelqu’un de très connu, alors ?… Un type qui est dans la politique jusqu’aux oreilles, qui fait ami avec… je l’ai vu dans un musée avec… Je respecte les institutions de l’Etat, je n’allais pas si lui sauter dessus. Bon, je ne suis pas amère, je suis stupéfaite… Des années passent. Je fais paraître le livre en autoédition, quand même en 2012 ou 13, CIARANA. Evidemment, comme je n’ai aucune notoriété, le livre va sa petite aventure tout seul. Une dame m’a dit qu’elle avait beaucoup ri pendant un été (564 p.) Rire et poésie, c’est déjà ! Conclusion : il faut en rire.
Merci pour votre témoignage !
Merci pour cet article très bien écrit et prenant, comme toujours :)
J’avais lu un texte de Stoni sur le sujet des relectures (http://stoni1983.over-blog.com/article-les-sites-web-participatifs-de-correction-et-relecture-de-manuscrits-116328890.html) qui était aussi très intéressant et dont je pense qu’il complète bien ce que tu dis! (en gros, pour lui on ne demande pas au bêta lecteur de dire ce qui ne lui plait pas, ni même ce qui lui plait d’ailleurs, parce que ce qui compte est de savoir ce qui est cohérent et compréhensible ou non. A mes yeux, ça peut permettre de contourner la question de l’égo et de la sensibilité de l’auteur en ne pointant du doigt que des choses objectives!)
A la lumière de vos deux textes je me pose quand même la question de savoir s’il est pertinent de demander une bêta lecture à un proche. Personnellement, c’est ce que j’ai toujours fait, mais il y a un vrai risque de manque d’objectivité, non? Que ce soit dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs! Outre ceux qui vont être super optimistes et trop gentils parce qu’ils vous connaissent et vous aiment (a priori) il y a aussi ceux qui versent dans l’hyper exigence (genre les parents) et qui deviennent très (trop?) durs.
Enfin, dans tous les cas, merci pour cet article comme d’habitude très clair et intéressant, qui donne un nouvel éclairage sur la question et distingue parfaitement les rôles des uns et des autres.
A bientôt :)
Agathe
Oui j’avais lu cet article de Stoni moi aussi ^^ ça ne sert à rien d’attaquer l’ego, l’essentiel, c’est que ce soit constructif ^^
Disons que ça dépend quel proche. Je sais que ma mère ne sera jamais objective (ou difficilement) alors que certaines de mes amies auteurs elles-aussi seront plus dures et sans gêne.
Merci pour ton commentaire en tout cas !
Bonjour !
Je ne connaissais pas du tout ce terme, c’est un article assez intéressant. Personnellement j’ai très peur de ce genre de choses car quand j’ai une idée dans la tête j’ai du mal à en démordre. Cependant j’accepte les critiques, surtout si elles viennent d’amis qui écrivent eux aussi (il y en a des très proches en qui j’ai toute confiance). Je n’irais pas pour autant proposer mes textes à des inconnus, je ne sais pas ça me semble trop intime, et puis il y a toujours le risque du plagiat…
En tout cas j’adore ton blog et je te suis déjà depuis un certain temps, continue comme ça.
A bientôt !
C’est un terme venu des anglais donc je pense que c’est normal que tout le monde ne l’ait pas ^^
Je comprends que ce soit dur de faire lire à des inconnus, j’ai mis du temps à me lancer ^^
Quand au plagiat, j’ai fait un article sur le sujet et je pense qu’il faut essayer d’être plus zen avec ce risque ;)
Merci beaucoup en tout cas !
J’ai pas mal tendance à mélanger les deux en fait, bêta et correction, que ce soit ce que je fais pour d’autres, ou ce que je demande en tant qu’auteur. Et en ce qui me concerne, ça marche plutôt bien. :)
Oui, j’ai aussi préféré ça mais maintenant je préfère les deux séparés @_@
Merci pour ton commentaire ^^
Je fais beaucoup de bêta, j’adore ça !
Après avoir lu ton article, je me rends compte en revanche que j’ai une manière de procéder que j’affectionne et que j’ai du mal à en sortir, à moins que l’auteur ne me le demande explicitement. J’ai eu la chance de pouvoir évoluer en prenant un poste de commentatrice sur le Héron, m’obligeant par là même à ne pas faire attention à la forme, laisser passer les tournures de phrases que j’aurai d’ordinaire surligné de rouge, pour ne m’intéresser qu’au fond.
Concernant mes propres textes, je suis incapable de poster quoi que ce soit sans faire appel à une bêta avant, il y a tellement à gagner à avoir un deuxième regard sur son texte ! Il m’est arrivé d’être déçue par des inconnus, du coup je serre les fesses à chaque fois que je poste une petite annonce en espérant que c’est quelqu’un que je sais fiable qui va répondre.
Ton article est vraiment très bon et m’a pas mal fait me remettre en question merci beaucoup !
C’est cool d’être bêta ! J’admire les gens qui font de la bêta ^^
Oui c’est normal d’avoir ses petites habitudes ^^ Et puis ça dépend de l’auteur ;)
C’est dur de trouver de bons bêtas, quand on en a un, on ne le lâche pas xD
Merci pour ton commentaire !
Hello,
Je viens tout juste de découvrir ce blog et je commence déjà à l’apprécier. Concernant cet article, je suis assez d’accord avec que tu écris. C’est même bien d’avoir pensé aux fanfictions d’ailleurs. J’ai déjà été bêta une fois, l’expérience était plutôt sympa. J’ai aussi mes propres bêta, qui sont des lecteurs qui me suivent depuis longtemps! Voilà :)
Je m’en vais continuer à parcourir les articles :)
Merci beaucoup ^^
J’ai découvert la bêta avec la fanfic donc ça m’a paru normal d’en parler xD