Bonjour à tous et à toutes !
Vendredi dernier, je checkais comme tous les soirs le fil d’actu de mon compte Facebook lorsque le titre d’un article a attiré mon attention : Leurs romans sont vendus sur Internet sous un autre nom d’auteur. Un titre assez racoleur, je vous l’accorde. Par curiosité, j’ai cliqué, d’autant plus que c’était une actualité de la communauté Histoires de Romans, que je suis d’assez loin, connaissant quelques auteurs qui en font partie.
Histoires de Plagiats
C’est l’histoire de trois jeunes auteurs qui publiaient leur roman sur Internet, sur leur blog perso si j’ai tout compris. Sauf qu’un jour, l’une d’elle se rend compte que les deux premiers tomes de sa saga sont publiés sur Amazon, vendu à 3,08€, avec le même titre (en français, le titre original était en anglais), le même résumé et… un auteur qui n’est pas du tout elle ! Le contenu est le même, c’est du copié-collé tout bête. C’est un véritable cauchemar pour elle, et on la comprend bien. A force de recherche, on découvre que deux autres romans de cette soit-disant auteur sur Amazon sont entièrement plagiés. Les auteurs originaux sont contactés, l’information fait boule de neige. On se rend compte de la même manière que les couvertures des romans sont des illustrations d’artistes absolument pas au courant de cette utilisation commerciale de leur travail. Pour plus d’infos sur ce cas de plagiat, je vous invite à lire l’article en question.
Les cas de plagiat de ce genre (type copié-collé) sont très rares, mais ils existent. Je ne suis pas du genre parano, je suis même plutôt de celles qui invitent les autres auteurs à se détendre et à arrêter de penser au plagiat sur Internet. J’avais parlé un peu de tout ça dans mon article : Inspiration ou plagiat ? Néanmoins… il faut reconnaître que ça arrive et cette histoire est une bien triste illustration. Dans ces cas-là, que faire ? Il faut réagir, on ne peut pas laisser quelqu’un voler son travail ! Les auteurs dont je parle plus haut on fait un signalement de plagiat à Amazon et aux autres plateformes d’ebooks pour que les livres soient retirés (et si possible, le coupable punit). J’espère que la réaction des sites en question sera rapide et je pense qu’elle le sera. Sur Internet, l’information circule très vite.
La question est : quand on est plagié (copié-collé), comment prouver qu’on est bel et bien l’auteur d’un texte ? Parce que c’est bien joli de hurler « c’est moi qui ai écrit ça ! » mais sans preuve, ça ne vaut pas grand chose… Surtout si on n’arrive pas à régler le problème à l’amiable (le plagieur a un coup de flip et accepte de retirer le texte incriminé et/ou les modérateurs du site s’en chargent) et qu’il faut aller jusqu’en justice (ça peut arriver). Quand on diffuse ses écrits, il faut accorder une grande importance à leur protection. Il existe plusieurs méthodes, plus ou moins reconnues et avec plus ou moins de valeur face à un tribunal. Je vais essayer d’en faire le tour, j’ai fait des recherches Internet sur le sujet, mais si vous connaissez d’autres méthodes n’hésitez pas à les partager !
Comment protéger ses écrits ?
L’ordre est indicatif, plus ou moins en fonction du degré de confiance, mais j’ai aussi pris en compte le coût.
La sauvegarde sur Internet
Devant un tribunal, je doute que cela soit suffisant (j’en suis même pratiquement sûre), mais cela peut suffire aux plateformes de publications. Par exemple sur une plateforme comme Blogger, si vous avez été plagié, on vous demande si vous avez un lien avec le contenu en question dont la date de publication serait antérieure. Peut-être que ça leur suffit pour supprimer le contenu incriminé, je n’ai jamais testé mais si vous n’avez que ça sous la main, vous pouvez toujours tenter. Ce qu’il faut retenir, c’est que si vous êtes plagié : il ne faut surtout pas retirer votre propre contenu d’Internet dans un accès de rage (surtout si vous n’avez aucun autre moyen de prouver que ce contenu est votre). Même s’il est vrai qu’il existe les Archives du Net, le mieux est encore de laisser le contenu en ligne, avec une date de publication antérieure à celle du plagieur. N’allez pas modifier ce contenu, la date de mise à jour pourrait vous discréditer ! C’est le niveau zéro de protection, mais ça peut résoudre des situations simples (par exemple, une personne a volé votre nouvelle et l’a publiée sur son blog).
L’email non-ouvert
Voici une autre solution gratuite, mais un peu risquée. Envoyez-vous votre propre travail par email et n’ouvrez pas ce mail. Mettez-le dans un dossier spécial pour ne pas le supprimer par erreur. J’ignore si cette méthode a beaucoup de valeur devant un tribunal (à cause de la manipulation des données en ligne), mais ça reste une preuve. Vous pouvez aussi vous envoyer les premiers jets, les fiches que vous avez écrites qui sont autant de preuves que vous êtes à l’origine du contenu en question.
Le courrier recommandé
Je pense que c’est l’une des méthodes les plus utilisées ! Du moins, c’est celle qui revient tout le temps sur les blogs et forums d’écriture. Imprimez votre travail et envoyez-le à votre propre domicile par courrier recommandé, le cachet de la poste faisant foi. Vous pouvez éventuellement demander au facteur de tamponner un peu partout les bords de l’enveloppe de manière à bien montrer qu’elle n’a pas été ouverte. Conserver cette enveloppe et en cas de plagiat, vous pourrez la faire ouvrir par la justice (je ne sais pas comment ça marche exactement, mais je crois que l’enveloppe doit être ouverte devant le tribunal). Donc surtout ne l’ouvrez pas vous-même ! Au niveau rapport qualité/prix, je pense que c’est une méthode tout à fait acceptable.
Les sites de publication
Certains sites de publications de textes proposent un dépôt légal auprès de la BNF. Certains sont des sites payants (notamment parce qu’on peut y vendre ses textes), d’autres sont gratuits. Le seul site gratuit de ce genre que je connaisse est Le Héron à la Plume Flamboyante (je vous en ai déjà parlé, j’y ai été modératrice et maintenant je suis dans l’équipe de communication) et c’est là bas que je publie mes nouvelles pour les protéger. Les textes publiés là-bas font l’objet d’un dépôt légal, ce qui constitue une preuve en cas de litige. Il faut savoir que je fais partie de l’association HPF et que par conséquent, mon pseudo Internet est rattaché à mon vrai nom et adresse, ce qui faciliterait grandement les démarches si j’avais un souci avec un plagieur. Je n’ai pas eu l’occasion de vérifier l’efficacité de cette méthode et j’espère ne jamais avoir besoin de la tester.
L’enveloppe Soleau
C’est le même principe qu’avec le courrier recommandé, sauf qu’il y a un vrai dépôt auprès de l’INPI (institut national de la propriété industrielle). Il faut se procurer une enveloppe spéciale et l’envoyer la déposer à l’INPI ou la lui envoyer pour la Poste. L’enveloppe Soleau coûte 15€ et propose une protection pendant 5 ans (renouvelable une fois). Le problème majeur dans le cas des écrivains, c’est qu’on ne peut mettre que 7 feuilles A4 à l’intérieur… Pas très pratique pour un roman. Pour en savoir plus sur l’enveloppe Soleau, allez faire un tour sur le site d’ INPI.
L’archivage sur Internet
A force de fouiller sur Internet, j’ai trouvé que l’archivage pouvait être un moyen de protéger ses œuvres. Des sites comme Copyrightdepot proposent d’archiver vos données (en échange de quelques euros, bien sûr) sur un serveur sécurisé où vous n’aurez aucun accès. Ainsi en cas de plagiat, vous pouvez leur demander d’être témoin tiers signataire et de sortir les documents que vous leur aurez fourni, sachant qu’ils attesteront sous serment que vous n’y avez pas touché depuis. La FAQ de Copyrightdepot est très intéressante, je vous conseille d’y jeter un œil.
EDIT DU 8 JUILLET 2019 : on m’a informé que le service Clic dépôt pouvait correspondre à nombre d’auteurs. Pour 18€ on peut protéger un fichier.
L’empreinte numérique
Une technique assez récente de ce que j’ai pu voir (enfin récent… 2000…). Il est possible de faire dater électroniquement une œuvre en leur conférant une empreinte numérique. Cela permet d’obtenir un certificat qui prouve que vous êtes le propriétaire de l’œuvre. Les coûts sont assez variables, j’ai trouvé plusieurs sites proposant ce service : tout d’abord la SGDL (Société des gens de lettres) et son service Cléo, le référencement IDDN et les certificats WeLoveWords. Si j’ai tout compris, ces protections ne sont pas limitées dans le temps, mais il faudrait lire les petites lignes des contrats pour en être sûr !
Le dépôt auprès d’un organisme spécialisé
Il existe des organismes spécialisés dans la protection des œuvres : la SGDL (société des gens de Lettres) dont j’ai déjà parlé plus haut. Mais tout dépend de la nature de votre création, pour les chansons (paroles et/ou musique), on ira voir du côté de la SACEM. Les prix sont variables et l’inconvénient est que le dépôt est limité dans le temps pour la SGDL.
Le dépôt chez le notaire ou huissier
Cette dernière méthode de protection est la meilleure et sans doute imparable (pour peu qu’on ne se soit pas fait voler sa création avant d’aller chez le notaire). On peut déposer son travail chez le notaire pour le protéger. Le hic ? Le prix… 150€, ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Pour en savoir plus sur le droit d’auteur et la protection de ses créations, je vous conseille de lire cette brochure de l’INPI : protéger ses créations.
J’espère que cet article vous aura été utile ! En tout cas si vous connaissez d’autres techniques, n’hésitez pas à les signaler. Je ferai sans doute un prochain article sur la nécessité (ou non) de protéger ses écrits car ça me semble être une question importante.
Et vous ?
Comment protégez-vous vos écrits ? Pensez-vous que cela soit nécessaire ? Avez-vous déjà eu affaire à un plagieur ? Qu’avez-vous fait ? Avez-vous réussi à prouver la paternité de votre travail ? N’hésitez pas à partager votre expérience via les commentaires.
18 comments
Je cherchais des infos sur ce sujet mais je m’aperçois que l’article date un peu
Pour ceux qui passeraient par là maintenant le top, moins cher et + sûr, c’est les plateformes copyright en ligne mais attention pas toutes j’imagine. Moi je fais mes dépots sur copyright.eu ça marche à l’international je recommande
Salut Cordélia,
cet article me rend effectivement un peu parano, mais ce n’est pas un mal.
Je vais me pencher sur la question, bien que pas grand monde pour l’instant ne visite mon blog.
Ça me fait penser, j’avais dans l’idée que mon site était un blog littéraire, mais en parcourant ton site, je dirai plutôt finalement que c’est un blog d’écriture… Je vais faire quelques recherches complémentaires.
à bientôt ! je découvre ton site et il y a déjà une douzaine de pages qui attendent ma lecture
Bonjour,
Une dame m’a dit récemment de: envoyer mon texte à mon adresse sans l’ouvrir…Je n’ étais pas certaine de l’idée, mais je crois que je vais le faire avec mon livre de contes de Noël ! J’en ai quand même une dizaine de copies, avec couverture et titre ! J’ai un petit roman aussi de 100 pages environ, seulement en feuilles imprimées, mais envoyé à quelques éditeurs. Je devrais sûrement faire la même chose ?!
Marlène R.
Lac St-Jean
Marlène, ayant travaillé à La Poste et les usagers discutant facilement quand il n’y a qu’eux dans la salle, j’ai eu des histoires de vie et avis en plus de ce que je savais déjà. Ensuite cela est à prendre avec des pincettes vu que ce ne sont que des dires.
La méthode était bien entendu l’envoi à sa propre adresse en LRAR (Lettre recommandé avec avis de réception). Attention toutefois c’est uniquement ce mode d’envoi qui a une valeur juridique (avec accusé de réception), ne prenez pas le recommandé simple sous prétexte que cela est moins cher, vous ne serez pas couverte. De même surtout ne jamais l’ouvrir. Faire un trait sur les cotés ou utiliser de la cire est un bon moyen pour montrer qu’il n’y a pas eu d’ouverture.
Enfin bref, cette auteur me disait qu’elle s’envoyait avant ou le même jour le manuscrit tel qu’elle l’envoyait à l’éditeur car elle me racontait le cas où si c’était envoyé avant, la maison d’édition pouvait refuser d’éditer car l’ouvrage ne correspondait pas (ce qui est de leur droit), et ensuite utiliser sciemment le texte à d’autres fins puisque vous n’êtes pas couverte et qu’ils l’ont entre les mains (ce qui est scandaleux).
Bien à vous,
Marlène, ayant travaillé à La Poste et les usagers discutant facilement quand il n’y a qu’eux dans la salle, j’ai eu des histoires de vie et avis en plus de ce que je savais déjà. Ensuite cela est à prendre avec des pincettes vu que ce ne sont que des dires.
La méthode était bien entendu l’envoi à sa propre adresse en LRAR (Lettre recommandé avec avis de réception). Attention toutefois c’est uniquement ce mode d’envoi qui a une valeur juridique (avec accusé de réception), ne prenez pas le recommandé simple sous prétexte que cela est moins cher, vous ne serez pas couverte. De même surtout ne jamais l’ouvrir. Faire un trait sur les cotés ou utiliser de la cire est un bon moyen pour montrer qu’il n’y a pas eu d’ouverture.
Enfin bref, cette auteur me disait qu’elle s’envoyait avant ou le même jour le manuscrit tel qu’elle l’envoyait à l’éditeur car elle me racontait le cas où si c’était envoyé avant, la maison d’édition pouvait refuser d’éditer car l’ouvrage ne correspondait pas (ce qui est de leur droit), et ensuite utiliser sciemment le texte à d’autres fins puisque vous n’êtes pas couverte et qu’ils l’ont entre les mains (ce qui est scandaleux).
Bien à vous,
Aude DLD
Bonjour ,
moi je souhaite publier un chapitre toutes les semaines sur un blog. Comment protéger mon travail puisque le livre n’est pas terminé?
Merci
Le plagiat c’est le cauchemar de l’écrivain… J’espère que ça ne m’arrivera jamais ! Merci pour les conseils, ils me seront très utiles :)
Ayant un blog Skyrock sur lequel j’écris mes propres histoires et one-shots, j’ai toujours un peu peur de me faire plagier. De plus, une amie à moi (qui a également Skyrock) c’est fait « plagié » par un autre blog à 80 pour cent. Je cherche donc un moyen de protéger mes écrits et cet article m’a beaucoup aidé.
Voilà donc l’article en question qui m’intéresse.
Je m’explique, ayant créé un site un peu lifestyle , lifestyle n’est pas sans ma passion pour l’écriture. De ce fait j’ai décidé de poster petit bout par petit bout un roman que j’écris depuis mes 17 ans (ça remonte) et qui me tient à coeur. J’avais commencé il y a plusieurs année à le poster mais par paranoïa et peur, j’ai tout retiré. Cette fois je tente une nouvelle fois pour partager mes écrits, mais en employant les grands moyens. Le tarif ne me fait pas peur, c’est dire ! Donc merci infiniment pour cet article ! Je vais franchement me pencher sur le sujet :)
J’avais un petite question concernant l’effroyable histoire de cette auteur qui s’est vue plagiée et publiée sur Amazone ( non mais ce cauchemar !). Face à un tribunal pour quelqu’un qui écrit tout numériquement, la date de création du fichier (word par exemple) n’entre pas en compte, tu penses ?
Voilà voilà ! Je suis ravie d’être tombée sur ton blog et vais tout lire attentivement !
Bonne journée à toi
H
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Je suis adepte des envois recommandés et par mesure de sécurité, je mets un cachet de cire sur l’enveloppe pour apporter la preuve qu’elle n’a pas été ouverte.
Pour ma part j’estime qu’il n’y a pas de solution plus sûre et efficace de protéger que le dépôt chez le notaire ou un huissier et ce, même si cela annonce des frais assez élevés.
J’espère bien que c’est la plus sûre et efficace vu le prix xD Mais je pense que le dépôt à la Société des Gens de lettres est pas mal non plus, après tout c’est leur boulot ^^
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L’avantage des sites comme Copyright Depot (je passe de mon côté par Copyright France), c’est la possibilité de faire plusieurs dépôts pour des contenus qui évoluent régulièrement (comme un blog ou justement un roman publié en ligne). Les méthodes traditionnelles ont tendance à être viables pour un texte terminé et immuable. Pour ma part je passais par la SACD, je viens d’ailleurs de voir qu’ils ont un service de dépôt en ligne justement.
J’ai déjà été plagiée, par un éditeur ayant pignon sur rue (l’éditeur a lancé toute une collection de livres écrits en interne… l’un d’entre eux paraphrase mot à mot l’un de mes sites Internet). A l’époque, ils ont paniqué quand je les ai contactés, ont prétendu que l’auteur avait quitté leur société, était maintenant à l’étranger, ils m’ont reçue et se sont platement excusés en m’offrant un livre (la bonne blague). Je n’avais pas les moyens de prendre un avocat à ce moment là donc j’ai laissé courir… mais c’est une épreuve à vivre. En plus, certains de mes lecteurs ont publiquement parlé de plagiat sur les sites type Amazon et d’autres lecteurs se moquaient en disant « Pfff, c’est plutôt le site qui a plagié le livre ». Car oui, on fait évidemment plus confiance au respectable éditeur qu’à un site Internet… Ça m’a rendue un peu méfiante (même mon blog est déposé chez CopyrightFrance + watermarking sur les photos).
Le plagiat littéraire, à mes yeux, fait surtout des dégâts « moraux ». Financièrement et sauf exception, un livre ne rapporte pas des fortunes… en revanche, se sentir dépouillé d’un travail auquel on a consacré du temps et dans lequel on a investi des recherches et des émotions, c’est terrible.
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