Bonjour à tous et à toutes !
J’ai un retard de fou dans mes chroniques de lecture, j’en ai bien conscience. J’ai envie de les écrire, mine de rien. Mais il est difficile de trouver le temps, d’autant plus que je lis beaucoup. Je vais essayer de rattraper ce retard. Résultat je vous parle en juillet de mes lectures d’avril… Il est possible que vous voyez arriver prochainement les articles sur mes lectures de mai, juin et juillet de façon très rapproché. J’ai également très envie d’écrire des articles sur l’écriture, je réfléchis à tout ça. Mais à côté, je dois aussi gérer mes chaînes Youtube ET je me suis remise à écrire (vous aurez d’ailleurs droit à une courte nouvelle prochainement) ! Ça fait beaucoup de projets pour une seule personne.
En avril 2015, j’avais lu 5 romans que je vais vous présenter brièvement ainsi que 3 ouvrages pour mon mémoire : Médias contre médias : la société du spectacle face à la révolution numérique de Clément Sénéchal, Le communautarisme : mythes et réalités de Laurent Bouvet et La fin des journaux: et l’avenir de l’information de Bernard Poulet. Je vous ai parlé de ce mémoire un peu plus en détails dans cette vidéo. Mais sans plus attendre, voici mes chroniques littéraires pour le mois d’avril…
Oh, boy ! de Marie-Aude Murail
Vous êtes très nombreux et nombreuses à avoir adoré ce roman ! Je faisais un blocage sur Marie-Aude Murail quand j’étais gamine, je ne sais plus pourquoi. Je pense que c’est tout simplement parce que j’avais lu UN livre d’elle que j’avais trouvé ennuyant à mourir et que j’avais décrété que par conséquent, tous ses romans devaient être du même acabit (Cordélia, 11 ans…).
Une de mes amies m’a offert ce roman pour mon anniversaire en m’assurant que j’allais adoré. Elle avait raison ! Oh boy ! fait partie de ces histoires qui, si on les lit enfant, nous marquent profondément. Comme je regrette de ne pas avoir laissé une chance à Marie-Aude Murail il y a 10 ans… Tant pis, je lirais ses livres à 22 ans, je ne me laisserais pas décourager.
Oh boy !, c’est l’histoire d’une fratrie trois enfants. La plus jeune, Venise a 5 ans et fait tomber amoureuses ses Barbies car elle n’a pas assez de Ken. La seconde, Morgane, 8 ans est la première de sa classe. Enfin, l’aîné, Siméon, n’a peut-être que 14 ans, mais c’est un enfant surdoué qui passe son bac à la fin de l’année. Ces trois enfants perdent malheureusement leur mère au début du roman et se pose la question de leur garde. Leur père a disparu dans la nature, mais ils découvrent avec étonnement qu’ils ont un grand demi-frère et une grande soeur par alliance. La logique voudrait que leur demi-frère s’occupe d’eux, mais c’est plus compliqué que cela en a l’air.
Je ne vais pas vous spoiler davantage, mais je peux vous dire qu’avec cette belle histoire pleine d’humour, Marie-Aude Murail aborde avec justesse des thèmes pourtant réputés difficiles pour les enfants : la maladie et le deuil, mais également et contre toute attente, l’homoparentalité et l’homophobie. C’est un livre que je conseille à tout le monde, en particulier les jeunes lecteurs et lectrices.
Super de Endre Lund Eriksen
Voici un petit roman d’Endre Lund Eriksen que j’ai choisi en librairie après avoir apprécié L’été où Papa est devenu gay de ce même auteur. Encore une fois, nous avons droit à une histoire fort bien écrite destinée aux enfants à partir de 10 ans, mais abordant des thèmes importants, avec un beau message de tolérance. Dans L’été où Papa est devenu gay, on avait le thème de l’homoparentalité. Avec Super, c’est le handicap qui est mis en avant. En effet, l’héroïne est une ado aveugle. Attention, pas d’apitoiement sur son sort, pas de demoiselle en détresse dans ce roman ! Julie veut juste passer de bonnes vacances sans ses parents et faire des expériences. Se trouver un mec accessoirement.
J’ai lu ce roman en une petite heure et passé un bon moment. Même si je ne suis clairement pas le public visé, ce livre étant destiné plutôt à des jeunes ayant 10 ans de moins que moi, j’ai pu l’apprécier à sa juste valeur. L’héroïne est attachante, têtue et déterminée. La romance qu’elle vit est touchante et pour faire bonne mesure, nous avons droit à une seconde intrigue en parallèle de l’intrigue amoureuse. Parce que – bordel – ce n’est pas parce que l’héroïne est une fille qu’elle ne peut vivre qu’une histoire d’amour pendant l’été. Comme je le disais déjà dans ma vidéo 10 livres à lire cet été, Super est un roman idéal à lire sur la route des vacances ou sur la plage. Parce que l’histoire se passe pendant les vacances, notamment.
Contrecoups de Nathan Filer
Contrecoups est un livre avec pour personnage principal Matthew, 19 ans, souffrant de schizophrénie, une maladie qui « ressemble à un serpent ». Son frère est décédé et il a bien du mal à faire son deuil, à tel point qu’on se demande parfois si Matthew a réalisé que son frère n’était plus. Dans ce roman, le passé et le présent se mélangent au point qu’il est parfois difficile de suivre le fil. En étant du point de vue de Matthew, il est étrangement compliqué de comprendre tout ce qui se passe et la façon dont les événements s’enchaînent.
Je dois dire que j’attendais beaucoup de ce roman dont on m’avait dit beaucoup de bien. Le traitement de la schizophrénie m’intriguait, je n’avais jamais eu l’occasion de lire un livre où le personnage principal en souffrait, encore moins un livre jeunesse. J’en attendais beaucoup et j’ai malheureusement été déçue.
J’ai trouvé qu’il était vraiment trop difficile de suivre l’action, de comprendre tous les tenants et aboutissements et je n’ai pas réussi à cerner Matthew. C’est dommage parce que beaucoup ont été très touchés par cette histoire, mais personnellement je suis restée totalement extérieure. J’ai été jusqu’au bout par une sorte de miracle, j’avais abandonné l’idée d’aimer environ à la moitié du livre. Je ne peux pas dire que c’est mauvais, cette histoire est pleine de qualité, mais force est de constater que parfois, on ne rentre pas dans l’histoire comme on dit. J’ai trouvé ce récit beaucoup trop confus, alors que pourtant j’aime quand c’est « un peu le bordel dans la narration » si je peux dire.
Manderley For Ever de Tatiana de Rosnay
Un énorme coup de cœur pour cette biographie de Daphné Du Maurier. J’ignore si vous connaissez cette écrivaine fantastique à qui nous devons le roman Rebecca, mais vous avez forcément vu (ou au moins entendu parler) du film Les Oiseaux d’Hitchcock, et peut-être également le film Rebecca du même réalisateur. Apprenez qu’Hitchcock n’a fait qu’adapter des écrits de Daphné Du Maurier ! Rendons à César ce qui est à César. Cette écrivaine dont on entend – soyons honnête – jamais parler, était pourtant extrêmement productive et populaire à son époque. Souvent jugée très sévèrement par les critiques qui lui reprochaient d’écrire des romances, des romans trop « légers » et pas assez sérieux, on comprend au fil du roman qu’on l’enfermait dans son rôle d’auteur du célèbre Rebecca et qu’on lui reprochait encore et surtout d’être une femme.
J’ai adoré cette immersion dans la vie de cette femme, écrivaine de génie selon moi. Elle a laissé de nombreux journaux intimes derrière elle qui ont pu servir de sources solides à Tatiana de Rosnay qui retrace la vie de Daphné, quasiment dans son intégralité. J’ai découvert avec étonnement ses amours féminines comme masculines, ses questionnements relatifs à son genre, sa fascination pour de vieilles maisons, ses périodes de rédaction de roman, sa pudeur, sa volonté de protéger sa vie privée… J’ai eu cette étrange impression de me retrouver complètement dans cette femme qui a pourtant vécu bien avant moi, à tel point que c’était perturbant.
Si vous avec lu les romans de Daphné Du Maurier, je vous encourage vivement à lire cette biographie pour découvrir l’auteur derrière les histoires. Si vous n’avez jamais lu Daphné Du Maurier, non seulement je vous invite quand même à lire cette biographie (qui vous donnera à coup sûr envie de découvrir ses livres par la suite), mais également Rebecca, que j’ai pris le temps de relire au mois de juillet. Je vous en reparlerai en temps voulu.
1Q84 de Murakami
Je dois avoir une bonne dizaine de livres de Murakami stocké dans ma liseuse. L’été dernier, j’avais enfin réussi à lire Kafka sur le Rivage, une lecture aussi intéressante que déroutante. Cela fait des années qu’on me parle de 1Q84, je me suis enfin décidée à le lire. Malheureusement à l’heure où j’écris cette chronique, je n’ai toujours pas pu lire la suite, mais je pense que cela viendra un jour où l’autre. Après Kafka sur le Rivage, je savais que Murakami avait un certain goût pour les histoires étranges, glissant vers le fantastique d’une manière très perturbante pour le lecteur. C’est encore le cas avec 1Q84 !
C’est l’histoire de deux personnages : un homme et une femme, leurs points de vue s’alternent tout au long du récit. Aomamé est une femme très mystérieuse avec un passé relativement flou qui a décidé de passer sa vie à tuer des hommes coupables de violence envers des femmes moyennant finances. Mais Aomamé a l’impression d’avoir quitté son monde et d’être passé dans un univers parallèle. Un univers qui ressemble en tout point au sein, mais elle sent pourtant une différence. Elle nomme ce monde 1Q84, une alternative au 1984 qu’elle connaît. De l’autre côté, Tengo est un professeur engagé par une maison d’édition pour réécrire le roman d’une très jeune fille. En effet, l’histoire est absolument incroyable, pleine de mystère et pourrait gagner un prix, mais le style laisse à désirer. Sauf qu’au fur et à mesure, on se rend compte que cette histoire pourtant complètement fantastique… a peut-être un fond de réalité.
1Q84 m’a tout autant perturbé que Kafka sur le Rivage. Je ne savais pas par quel bout prendre cette histoire, je n’arrivais pas à percevoir tous les liens entre les personnages. Et pourtant, c’était une super lecture. Déroutante, mais dans le bon sens. Un récit original, complètement différent de ce que j’ai l’habitude de lire, qui demande un véritable effort de concentration à la lecture.
***
Ce sera tout pour cette fois ! J’espère que je vous aurais donné quelques idées de lecture. En attendant, n’hésitez pas à me retrouver sur Youtube ou sur les réseaux sociaux. Passez une bonne journée et à la prochaine !
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10 comments
Super ! je vais vite lire tout cela, je viens de tomber sur ton blog, qui est très sympa :-) Ça donne envie.
Salut Cordelia ! Premier commentaire sur ton blog, que je trouve très intéressant au passage ;)
Ces lectures d’avril sont plutôt inspirantes. Je ne connais pas du tout Marie-Aude Murail mais j’ajoute tout de suite « Oh boy ! » à ma liste, il a l’air super ! « Manderley for ever » est déjà dans ma bibliothèque, il faut juste que je prenne le temps de le lire… Et Haruki Murakami, ah Haruki Murakami… ahah je pense que tu as trouvé le terme juste en disant que ses oeuvres sont déroutantes. J’ai adoré « Kafka sur le rivage » mais je dois dire que je suis quand même restée perplexe à la fin, avec un sentiment d’incompréhension… J’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose mais c’est peut-être voulu par l’auteur. En tout cas ça me donne en vie d’en lire d’autres afin de voir si l’expérience se renouvelle !
Bonne continuation !
Anaïs
Aaah j’avais adoré Marie Aude Murail quand j’étais petite, elle faisait partie de mes auteurs préférés :)
Je tombe sur votre blog et je retombe en enfance! j’ai 28 ans, et j’ai lu Oh Boy quand je devais avoir 11 ou 12 ans.. Il était vraiment bien même si je ne m’en rappelle plus trop, j’ai bien envie de le relire du coup!
et mon livre du moment: Dolfonso y dolfonso fait tilt, de Rita Kraus, livre policier romanesque sur fond de mafia italienne ;)
J’espère que tu le reliras alors :D
As-tu lu Simple de Marie-Aude Murail ? :)
Non je ne l’ai pas lu ^^
Salut Cordélia,
1er commentaire sur ton blog -il vient bien un moment où il faut sauter le pas ! Tu le mérites pour l’intérêt de son contenu et sa tenue régulière- à l’occasion de cette chronique de tes lectures d’Avril. Grâce à toi la liste de mes lectures à venir gonfle d’un livre (oh boy) ; ce n’est pas mon « type » de romans habituellement mais je suis toujours ravi de tester d’autres choses que celles que je connais, et ton résumé fait envie.
J’ai effectivement très souvent entendu parler d’Hitchcock mais jamais de Daphné Du Maurier. Ses récits me sont totalement inconnus ; je compte y remédier grâce à toi.
Merci pour cet article et bon courage pour tous les projets que tu as eu sur le feu. J’ai hâte de lire tes prochains articles sur l’écriture et de découvrir ta nouvelle ;)
Bien à toi,
Oh Boy, un de mes livres préférés! Je l’ai lu il y a 3 ans (comme quoi il n’y a pas d’age pour lire Marie-Aude Murail), j’avais déjà pensé t’en parler mais j’étais persuadée que tu l’avais déjà forcément lu.
Je note la biographie sur Daphné du Maurier.
Quant à 1Q84, on me l’a offert, j’ai commencé à le lire mais je n’ai pas accroché à l’histoire…
Helloow!
Je passais sur ton blog pour lire un autre article que celui-là et paf! Je tombe sur tes lectures d’avril!
J’ai lu « Oh boy! » quand j’avais (aïe aïe aïe, ça fait un bail maintenant) une dizaine d’années, je crois. Il ne me semble pas que j’étais entrée au collège, en tous cas! XD J’adore franchement Marie-Aude Murail, même si je n’ai pas pris la peine de (re)lire certains de ses romans depuis « Le tueur à la cravate » (je crois que c’est ça) qui m’avait fichu une peur bleue (disons que j’étais très impressionnable, je le relirai maintenant je ne suis pas sûre que ce livre aurait la même influence sur moi ^^).
Je n’ai pas lu « Manderley forever » (et pour tout dire, je ne connaissais même pas Daphné Du Maurier) mais ta chronique donne vraiment envie! J’espère que ça pourra se faire un jour!
Et 1Q84… De l’avis de mes proches, c’est un livre très étrange, déroutant comme tu dis et ils ne savaient pas trop quoi en penser, donc ça m’a laissé une envie plus ou moins mitigée de m’y plonger. Mais peut-être que je devrai, étant données toutes les critiques assez positives que j’ai eu la possibilité de voir! J’hésite encore, comme pour « Manderley Forever », peut-être que je le lirai (ou peut-être pas!). C’est une trilogie, non?
Au plaisir, ;)
Truc.