Bonjour à tous et à toutes !
Comme tous les mois, je vous fais part de mes lectures du mois précédent. Voici donc la première partie des critiques sur mes lectures de décembre. Elles ont été plutôt bonnes, j’ai fait de belles découvertes, mais il y a aussi eu de grosses déceptions comme vous pourrez le constater.
Le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley
Cela fait un moment que je veux lire ce livre. En fait je l’avais commencé l’année dernière, ou celle d’avant, et j’avais mystérieusement arrêté ma lecture. Il était temps que je la reprenne ! J’ai recommencé du début, histoire d’être sûre de ne rien manquer. Le résultat est que je suis à la fois enthousiaste et déçue… Je m’explique.
Le meilleur des mondes est un roman d’anticipation, un classique du genre qui font aller se rhabiller la plupart des auteurs de dystopies qu’on nous dégueule sur les étagères de la Fnac ces derniers temps. On se retrouve immergé dans une société où les humains ne sont plus vivipares, ils « cultivent » les bébés dans des tubes, puis les élèvent en batterie et les conditionnent pour leur futur métier. Il y a des castes, en fonction de l’intelligence. Ils donnent plus ou moins d’oxygène aux foetus pour laisser le cerveau se développer au maximum ou au contraire brider cette croissance. Ensuite ils sont conditionnés toute leur enfance pour aimer leur situation. C’est pour ça qu’il ne peut PAS y avoir de révolte. Parce que tout est trop parfait. Il ne viendrait pas à l’idée d’un Epsilon (aka un homme de très basse caste) de se rebeller car on l’a conditionné pour être heureux de sa situation. C’est là toute la subtilité.
Vous l’aurez compris, l’univers de ce livre est parfait. Tout est étrangement crédible et effrayant, il n’y a rien qui cloche. On a un petit côté scientifique qui me plait énormément, avec la culture des enfants, puis leur conditionnement. Mais… il y a un mais. Le problème est que l’univers est développé au détriment des personnages. Je voulais savoir ce qui allait se passer, mais pour en savoir plus sur cette société. En soit, les personnages, je m’en foutais complètement ! C’est assez décevant, parce que j’adore m’attacher à des petits perso et suivre leurs aventures. Sauf que là, ça ne fonctionne pas. C’est dommage, vraiment très dommage.
Annabel de Kathleen Winter
Voici MON coup de cœur de l’année 2014 ! Il est magnifique, il est incroyable, il est beau, il est touchant… Bref, il a tout pour plaire. J’en parle longuement dans la vidéo ci-dessous, je vous invite à la visionner pour en savoir plus. Mais en bref, c’est l’histoire d’un enfant né intersexe à la fin des années 60, assigné garçon à la naissance et qui se révèle fille à l’adolescence. Mais c’est bien plus que ça, il faut ABSOLUMENT que vous lisiez ce livre ! Je l’ai offert à ma mère à Noël, elle l’a lu en une seule journée sans s’arrêter !
Ma vie de Geisha de Mineko Iwasaki
Je ne sais pas ce qu’il m’a pris début décembre, mais j’ai téléchargé un énorme fichier de romans japonais. Je me suis rendue compte que malgré mon goût pour la culture nippone, je n’avais pas lu énormément de romans d’auteurs japonais. Il est temps pour moi de palier à ce petit problème et de rattraper mon retard. Mon choix s’est tout de suite porté sur Ma vie de Geisha, car j’ai vu un film portant ce nom il y a quelques années et j’ai encore à l’esprit une scène de danse incroyable. Par conséquent j’imaginais que j’apprécierai tout autant le livre. En fait si j’ai tout compris, ce n’est pas de ce livre qu’est tiré le film, mais de Geisha d’Arthur Golden. En bref : j’ai confondu. Au fond, peu importe, c’était bien quand même !
C’est l’autobiographie de Mineko Iwasaki, une geisha (enfin une geiko comme on l’apprend dans le livre !) de la seconde moitié du 20e siècle, autrement dit une femme ayant vécu il n’y a pas si longtemps ! On la suit dès sa petite enfance, quand elle est plus ou moins confiée de force à un okiya (une maison de geishas) pour régler une dette de sa famille (c’est beau la marchandisation des enfants…). Quoi qu’il en soit, elle est élevée dans cette maison pour devenir une geiko, mieux l’héritière de l’okiya. On suit tout son apprentissage, c’est ce que j’ai trouvé le plus intéressant. Puis ensuite vient pour elle l’époque du succès, elle est au sommet de sa carrière. Enfin, elle se rend compte à quel point le monde change et finit par mettre fin à sa carrière.
Ce que j’ai aimé, c’est d’abord l’immersion dans un Japon traditionnel, les coutumes, l’apprentissage des geikos et tout cet univers typiquement féminin. Les geikos n’étaient pas des prostituées, nom d’un nazgul en tong ! C’était des gardiennes des arts. Sauf qu’est venue la culture occidentale, l’industrialisation, le monde moderne et… J’ai beaucoup aimé cette confrontation, mais j’ai trouvé que ce n’était pas assez développé. C’est seulement sur la fin qu’on comprend que Mineko essayait de se battre pour changer les conditions de travail des geikos, pour leurs salaires, pour leur liberté, bref tout le côté engagé et social. C’est dommage parce que ça aurait pu être vraiment très intéressant à suivre, au lieu d’être expédié en quelques chapitres, comme si ce n’était pas important.
Quoi qu’il en soit, c’est une bonne lecture, je suis plutôt contente d’avoir ajouté ce livre à ma culture générale et je le conseille aux curieux du Japon.
Fangirl de Rainbow Rowell
Voilà un roman qui me faisait envie depuis longtemps, parce qu’il me ressemble ! C’est l’histoire… d’une fangirl ! Et vous savez bien que j’en suis une, et de taille ! Elle écrit des fanfics Simon Snow (= Harry Potter !), a beaucoup de lecteurs sur Internet, voudrait devenir écrivain mais préfère ses fanfics Slash (= gay), entre à l’université sans trop savoir comment se faire des amis. Ça n’est pas exceptionnel, mais c’est une vraie bouffée d’oxygène, un vent de fraîcheur. Je me suis beaucoup retrouvée dans l’héroïne, vous l’imaginez. Je ne sais pas trop comment vous expliquer ça, je pense qu’il faut l’avoir vécu. Mais il y avait tellement de détails que je connaissais, sur l’université, l’écriture, la fanfiction que j’ai dévoré cette histoire. Il y a de l’amour, de l’humour, de l’amitié, des histoires de famille. Après ce n’est pas le roman de l’année, c’est certain. Alors si vous êtes/avez été lecteur ou auteur de fanfiction, foncez !
Fuir la citadelle de Ryan Graudin
Voici un livre que j’ai acheté au salon du livre jeunesse ! Je l’ai choisi notamment parce qu’il y avait une fille qui se déguisait en garçon et parce que c’était un tome unique (bah oui, ça fait moins de livres à acheter et pas besoin d’attendre la suite !). J’ai été… un peu déçue. C’est donc l’histoire de trois personnages (que j’ai eu un peu de mal à identifier au début). Il y a Dai, dont on ne comprend pas bien le but au début, mais en gros il doit piéger un trafiquant de drogues. Mei Yee qui est une prostituée, vendue par son père pour servir dans une maison close, elle rêve bien sûr de s’enfuir. Et enfin Jin Ling, la soeur de Mei Yee qui se fait donc passer pour un garçon et qui fait tout pour la retrouver. Le problème, c’est que je n’ai pas réussi à situer le contexte. On est à côté de Hong Kong, mais je n’arrivais pas à savoir à quelle époque.
Il y a beaucoup d’action, mais au détriment du contexte si vous voulez mon avis. C’est vraiment une bonne idée, l’intrigue est bonne et on a envie de savoir comment tout cela va finir ! Mais il m’a vraiment manqué le petit truc en plus pour accrocher. Résultat, je ne saurais le conseiller, même si objectivement, c’est un bon roman.
Les Stagiaires de Samantha Bailly
C’est le premier livre de Samantha Bailly que je lis, j’ai beaucoup entendu parler de cet auteur. J’avais peur que Ce qui nous lie (qu’on voit partout) soit trop cucul alors j’ai choisi Les Stagiaires. C’est l’histoire d’un groupe de stagiaires dans une maison d’édition. On est du point de vue de deux personnages en particulier : un garçon et une fille. Arthur est étudiant en commerce, c’est un mec assez con, qui n’a aucun respect pour les femmes et est, disons-le, un pervers narcissique selon moi. A côté, il y a Ophélie, une provinciale qui arrive à Paris pour son fameux stage en maison d’édition. Elle a un petit ami à Rennes, mais ce n’est pas forcément ça. Elle commence une nouvelle vie à Paris !
C’est avant tout un roman sur la jeunesse, la précarité de la situation de nombreux étudiants, sur les amitiés, le monde du travail, la vraie vie en somme ! Mais pour moi, ce roman a pris une résonance particulière. Attention, c’est sans doute un peu spoiler donc si vous voulez ne RIEN savoir, ne lisez pas la suite. En effet, je m’attendais à voir une romance entre Ophélie et Arthur. Pourquoi ? Je n’en sais rien, mais je m’y attendais. Et ça m’énervait parce que Arthur est un salaud, j’avais l’impression qu’Ophélie était la bonne poire et qu’elle allait se retrouver avec un vrai pervers narcissique à la fin ! Pire, qu’Arthur allait faire semblant de changer mais que ça ne serait pas crédible pour un sou ! Sauf que voilà… en fait non. Ophélie ne fait que profiter des occasions et non, elle n’est pas amoureuse de ce type. Pourquoi m’attendais-je à ce qu’une héroïne tombe amoureuse parce qu’elle couchait avec un garçon ? C’est complètement con de ma part ! Moi qui suis pourtant tout le temps à défendre la liberté des femmes et j’en viens à attendre d’une héroïne qu’elle rentre dans les petites cases ? Bref, j’ai beaucoup réfléchi suite à cette lecture. C’est une très bonne surprise, je pense que j’irais voir les autres livres de cette auteur, en espérant qu’ils soient à la hauteur !
Boys out ! de Rawia Arroum
Et la palme du pire roman de l’année revient à… Boys Out ! Je l’ai lu EN ENTIER pour pouvoir bien le démonter, je vais me faire plaisir dans une critique détaillée et entièrement dédiée à ce livre, je peux vous le promettre [EDIT : j’en parle déjà pas mal dans ma vidéo Top et Flop 2014]. Je ne sais pas ce qui est le pire dans ce livre : le contexte bancal à pleurer du sang, la déformation de la pensée féministe, les clichés sexistes à la pelle, le déni total de l’homosexualité féminine (bah oui y a pas de désir entre femmes c’est bien connu ce n’est que de l’amour maternel), la simplification extrême de la politique (50% de résistants partout dans le monde !), les événements pas crédibles pour un sou (des prématurés de sept mois qui ont des poumons formés qui n’ont pas besoin de quelconque soins médicaux ? HAHAHAHAHA !) ou le fait d’avoir eu la sensation de mourir étouffée dans la guimauve tout au long du roman ? Mon cœur balance…
Et vous ?
Avez-vous lu ces livres ? Qu’en avez-vous pensé ? Qu’avez-vous lu le mois dernier ? Je serais ravie de connaître vos lectures et de recevoir des conseils de votre part ! N’hésitez pas à commenter cet article pour me faire part de tout cela !
15 comments
A lire de Huxley : Les portes de la perception.
Merci du conseil :)
Je comprends ta frustration sur le meilleur des mondes : les personnages ne sont pas spécialement attachants. Mais comme il est crédible ce monde !
Oui heureusement, l’univers rattrape tout :)
J’ai lu également « Le meilleur des mondes » il n’y a pas si longtemps et je comprend ta déception, bien que je ne la partage pas. Tout l’intérêt du livre est dans l’univers créé, non dans les personnages.
Pour moi le seul but d’un roman d’anticipation est de remettre en question la société actuelle, ce livre répond parfaitement à cette fonction, et en ce sens je n’ai aucune déception.
Après il faut remettre le roman dans son époque où la société n’était pas beaucoup remise en question, ce qui est moins le cas aujourd’hui.
Oui c’est sûr que c’est l’univers qui prime, ce bouquin fait vraiment très bien son travail ! Franchement c’est une lecture que je conseille, même si elle n’a pas été aussi plaisante que je l’imaginais ^^
Si vous aimez la culture japonaise, je ne saurai que trop vous conseiller « La Pierre et le Sabre » suivi de « La Parfaite Lumière » d’Eiji Yoshikawa. 2 bons pavets retraçant la vie de Miyamoto Musashi (l’un des plus grands samouraïs du folklore japonais).
Merci pour vos conseils :)
Oh c’est dommage que tu n’ai pas aimé Fuir la Citadelle, j’étais avec toi quand tu l’as acheté et ça m’avait donné envie de le lire…
J’ai adoré Les Stagiaires de Samantha Bailly, en revanche j’ai été très déçue par Ce qui nous lie… j’ai justement trouvé ça un peu cucul… (alors que moi j’ai a-do-ré Les gens heureux lisent et boivent du café ;p) Donc je ne suis vraiment pas sûre qu’il te plaise !
Bisous :)
Oui je suis déçue… m’enfin bon, il fallait bien tester.
Je comptais lire Ce qui nous lie, mais je n’ai pas encore eu le temps.
PS : il faudrait qu’on essaye de se voir en février (après mes partiels ^^’) puisqu’on est presque voisines quand même !
Fangirl et les stagiaires me tentent pas mal. Ca me changera des anciens romans et autres oeuvres fantastiques.
Pour Huxley j’ai eu le même ressenti, et pour moi c’était assez intéressant de lire l’histoire et de vivre l’expérience de cette « froideur ».
En ce moment j’ai pas mal de livres en cours de lecture. Dead zone de King, le Dalhia noir (qui me déçoit pas mal, j’en attendais trop sûrement…), le tome 1 de Game of Thrones et il faut que je commence le 3ème tome du clan des Otoris. J’ai aussi le projet de relire la Chute de Camus.
Ca fait beaucoup, j’espère le faire avant 2016 …
J’espère que tu te lanceras dans ces livres et que tu aimeras ^^ Tu as de bonne lectures en ce moment héhé
J’ai lu Le meilleur des mondes il y a 10 ans (purée!) et j’ai le même sentiment que toi : je voulais en savoir davantage sur l’aspect sociétal, pas les personnages. Oh, tu m’intrigues avec ton coup de cœur ; et une autre blogueuse a fait de Fangirl, un coup de cœur, huhu. J’ai eu plus de mal avec Les stagiaires de Samantha Bailly ; sans doute du fait qu’il avait beaucoup plu aux lecteurs et que je pensais y reconnaitre un peu de mon vécu (pas du tout finalement).
J’espère que tu liras Annabel parce que c’est exceptionnel <3
Merci pour ton commentaire !
Je suis allée voir ta vidéo, tu attises la curiosité :)